Le projet de révision de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) adopté !


Lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse, la révision de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie de la Corse a été adoptée. L’occasion pour nous de revenir sur un dossier stratégique s’il en est.

La crise actuelle n’a fait que remettre en lumière une problématique que les îles connaissent depuis de nombreuses années. Les contraintes subies par les zones insulaires sont parfaitement identifiées :
  • Des importations massives de ressources fossiles en raison du poids des transports dans l’écosystème énergétique,
  • Une production électrique très carbonée : cette caractéristique se retrouve d’ailleurs dans toutes les îles de méditerranée,
  • La fragilité des systèmes électriques par la non-interconnexion aux réseaux continentaux,
  • Des coûts de production élevés et une insécurité sur l’approvisionnement.

Face à ce constat, nous sommes devant un véritable challenge : appréhender la transition énergétique comme une nécessité mais aussi comme une opportunité et faire de la Corse un territoire d’excellence dans le domaine de la transition énergétique. Pour cela, nous devons nous appuyer sur trois piliers indissociables :
  1. Le développement des Energies renouvelables (EnR),
  2. La maîtrise des dépenses énergétiques,
  3. La recherche et l’innovation.

L’alimentation des centrales

Depuis 2021, l’adoption de la PPE était entre autres conditionnée aux résultats de l’appel d’offres pour la réalisation d'une infrastructure d'alimentation en gaz naturel des centrales de Luciana et du Ricantu. Cet appel d’offres a été lancé en février 2020 par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC).

Un appel d’offres infructueux, une conjoncture internationale pour le moins tendue nous a contraint à réinterroger :
  • La solution « gaz » comme carburant des deux centrales électriques,
  • La pertinence d’un investissement conséquent dans des infrastructures gazières qui aurait profité à des grands groupes extérieurs à la Corse, sans véritable retombée pour le tissu économique insulaire,
  • La construction de barges susceptibles d’avoir un impact environnemental et paysager dans le Golfe d’Aiacciu ou au large de Lucciana.

Concernant l’alimentation de la future centrale du Ricantu, l’AUE a procédé à la réalisation d’une étude visant à comparer les carburants susceptibles d’être utilisés à savoir le fuel léger, le gaz et les bioliquides. Les résultats sont axés sur trois points essentiels :
  1. La sécurité d’approvisionnement,
  2. Le coût d’achat,
  3. Les impacts environnementaux (concernant la question des impacts environnementaux, il était indispensable d’obtenir des garanties sur les rejets atmosphériques).
 
A l’occasion de ce vote, des engagements clairs ont été pris sur l’usage futur des bioliquides. Il s’agit de garantir :
  • Des valeurs d’émissions de particules fines identiques à celles du gaz,
  • Des contrôles réguliers par un tiers et des sanctions en cas de dépassement,
  • La transparence par une présentation des résultats d’analyse une à deux fois par an dans le cadre du CEAC.

La décision de changer le mode d’alimentation de la future centrale du Ricantu, et donc la non-réalisation des infrastructures gazières, permettra de mobiliser tout ou partie des économies réalisées sur la rénovation énergétique des logements sociaux, des bâtiments scolaires et de santé, mais aussi sur l’accélération de la sortie des concessions de gaz de ville à Aiacciu et Bastia. Des négociations avec l’Etat pour la signature d’un protocole sur la base d’une enveloppe d’environ 200 millions d’euros, sont en cours pour permettre l’atteinte de ces objectifs. 

Le choix des biocarburants

En optant pour les biocarburants, nous assumons le choix :
  • De diviser par deux le recours aux énergies fossiles (-54% en 2028 VS 35% pour la France),
  • De verdir notre production électrique en portant le taux d’ENR à 74% (2 fois plus important que la France),
  • De doubler notre taux d’autonomie énergétique (pour le porter à hauteur de 30% en 2028).

En signant un nouveau protocole d’accord avec l’Etat, la Collectivité de Corse assume le choix :
  • D’améliorer les conditions de vie des ménages modestes par la rénovation de plus de 10 000 logements sociaux et de 15 000 copropriétés, notamment pour réduire la facture énergétique des ménages,
  • De rénover une vingtaine de collèges et lycées ainsi qu’une vingtaine d’établissements de santé afin d’offrir des conditions de travail optimales à nos enfants, aux enseignants et aux soignants,
  • D’accompagner la sortie des concessions de gaz de ville à Bastia et Aiacciu pour améliorer le confort de dizaines de milliers de Corses.

En adoptant ce projet de PPE, nous assumons le choix :
  • De former une nouvelle génération aux métiers de l’énergie et de créer des milliers d’emplois,
  • De réorienter le secteur du BTP vers des marchés plus vertueux (orientation stratégique prévue au PADDUC),
  • D’investir plus de 4 milliards d’euros dans l’économie Corse.

L’occasion pour nous de revenir sur la co-construction de l’ensemble de ces documents, et à l’instar de l’ensemble des élus de l’Assemblée de Corse, de tresser une couronne de lauriers pour les salariés de l’agence pour le travail accompli !