L’éloge de la frugalité en urbanisme ou comment envisager autrement l’urbanisme face aux problématiques environnementales et socio-économiques que rencontrent nos territoires ?


La frugalité ne questionne pas seulement la conception d’un bâtiment mais son inscription dans son environnement, son acceptabilité citoyenne, ce que sa mise en œuvre va générer comme impact. La prise en compte de ces questions s’articule selon trois principes fondamentaux :  la participation, les ressources locales et la sobriété. Des questions qui vont au-delà l’implantation d’une construction mais qui concernent la planification locale plus généralement et son volet opérationnel.

« Les professionnels du bâtiment et de l’aménagement du territoire ne peuvent se soustraire à leur responsabilité. Leurs domaines d’action émettent au moins 40 % des gaz à effet de serre pour les bâtiments, et bien plus avec les déplacements induits par les choix urbanistiques, telle la forte préférence pour la construction neuve plutôt que la réhabilitation. Choix qui suppriment, tous les 10 ans, l’équivalent de la surface d’un département en terres agricoles. L’engagement collectif et individuel s’impose. » (Extrait du Manifeste pour une frugalité heureuse et créative (2018), de l’ingénieur Alain Bornarel, l’architecte-chercheuse Dominique Gauzin-Müller et l’architecte et urbaniste Philippe Madec).

Pourquoi ?

Dans un contexte de surconsommation d’espace et en corrélation avec les enjeux environnementaux de demain, la frugalité offre une conception nouvelle de l’espace : mieux faire avec moins !

Pour qui ?

Pour et avec les habitants et leur environnement. Permettre aux citoyens d’habiter dans des espaces qualitatifs et limiter l’impact négatif de l’anthropisation.

Comment ?

En se projetant sur le territoire dans une vision frugale de l’aménagement et de la planification (PLU, PLUi, SCoT), en privilégiant la réhabilitation de l’existant ou la mobilisation de friches urbaines avant de projeter une extension à l’urbanisation. En mutualisant les équipements et les services, en protégeant les espaces agricoles et naturels, en renaturalisant les sols mais aussi en renforçant la participation citoyenne à tous ces projets de demain !

Quand ?

Le plus tôt possible ! Penser les projets en amont de leur conception en mobilisant ces trois principales questions précédentes pour évaluer l’impact et adapter ses décisions.